Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/490

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' DE HENRI IV. A65 nouvelles de Hollande : qui estoit principal subject de mon voyage. Je me porte fort bien, Dieu mercy, si triste de ne vous avoir point 8.VCC IIlOy, qU€ si VOUS IDG VOyéS, VOUS BD 3UI’IéS dll contentement. BCI] La première missive d`Élisabeth, ap- ' continueses sainctesgracesetbenedictions. portée par lambassadeur Edmond, ` ne Cest i _ nous est Point Parvcnuc ’ non plus que la «VOSl.l‘8 PlI1S 8lIl€CUOIll1é€ sœur et loyale alliée, reponse de Henri IV. Mais voici la se- . ELlZABETH"’ conde lettre, que lui remit lord Sidney, Henri IV, fort préoccupé de ce que la telle que la donne Sully : 1 eine~cl’Angleterre pouvait avoir à lui com- « Monsieur mon tres cher et bien aimé i muniquer si secrètement, eut l’idée d'en- frere, j'avois tousjours estime les condi- voyer Rosny, sans mission apparente, et tions des souverains estre des plus heu- comme si de luimême il eût voulu profiter reuses et des moins sujetes à' rencontrer du séjour du Roi à Calais pour faire une des contradictions à leurs justes et legiti promenade à Londres. Henri IV pensait mes desirs, mais nostre sejour en deux bien qu°Élisabeth, informée dela venue de lieux si proches l’un de l'autre commence Rosny, le manderait aussitôt, et peutêtre ` a mé faire croire que ceux des hautes aussi lui confierait ce secret. C’est ce qui arriva. bien que des mcdiocres qualitez rencon— A peine Rosny débarqué .à Douvres, la trent souvent des espines et des dillicultez, . reine le manda près d’clle, et en deux con- ` puisque par certains esgards et respects, versations, rapportées dans les (Economics plustost pour satisfaire a autruy qu°à nous- royales, lui communiqua le vaste projet d°é- mesmes, nous sommes tous deux empes- quilibre europeen et d`établissement de la chez de passer la mer : car, je m'esIois pro- liberté religieuse, projet que Henri IV mû- mis c”e bon-heur et contentement que de rit pendant plusieurs années après la mort vous baiser et embrasser des deux bras, de cette princesse ; qu’il était sur le point comme estant vostre tres loyale sœuret fi- de réaliser lors du lcrime de Ravaillac, et delle alliée, et vous ce mien tres cher frere auquel l'i1nagination de Sully donna des que j’ayme et honore plus que chose du proportions et des développements si ex- monde, duquel (afin de vous dire le fonds traordinaires sous le nom de République de ma pensée] j’admire les vertus incom- chrétienne. parablcs, et surtout sa valeur entre les ar- Rosny n’arriva de Fontainebleau à Ca- mes, ses civilitez et courtoisies entre les lais que le 6, comme le constate la lettre dames ; aussi que j’ay quelque chose de précédente. Par celle—ci on voit que les consequence à vous communiquer, que je vents restaient encore contraires. D’un I ne puis escrire ny confier à aucun des vos- autre côté, au retour, il- retrouve à Calais tres ny des mienspour maintenant : telle- Henri IV, qui ne quitta pas cette ville ment qu’attendant le temps propre à cela, avant le I2 ou le _13, et lit partir aupara- je me resoudray dans peu de jours de m’en vant Yambassade solennelle du duc de retourner à Londres, et prieray Dieu, mon Biron. C’est donc du 8 au 1 1 qu'on peut _ tres cher et bien aymé frere, qu’il vous placer la double traversée de Sully. — Larrnns on mzivar iv. —v. 59 ‘ .