Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/598

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DE HENBI IV. 573 de ingratitude envers ceste Couronne, comme legereté et imprudence : ce qui seroit facile à_ prouver s’il estoit necessaire et utile de le faire. Il vous a dict que la lettre que je luy escrivis aprés la paix de Savoye, par laquelle je luy mandois me venir trouver, et qui iut adressée au car- dinal d’Ossat pour luy faire tenir, a esté envoyée au comte de Fuentés. S’il est vray, et que luy ou les siens nly ayent, eux—mesmes trempé, debvoit-il pas plustost s’en altérer contre celuy qui a commis ceste fulte et contre le dict comte de F uentés mesmes, que de Talleguer pour se descharger de n’y avoir satisfaict? Il faut les tenir pour engagez. Monstres tousjours, comme vous avés commencé, que ien ay regret et que je plains la fortune de leur maison, comme je fais de leurs sem- blables, lesquels acceptant pensions du roy cl'Espagne et se donnant à luy, liasardent et vendent à bon marclié la liberté, non de leurs maisons seule- ment, mais aussy de toute l’ltulie. Toutesfois, si les clicts de la Mirande changeoient d'opinion et-s’en declaroient à vous à coeur ouvert, et comme il convient, en ce cas vous leur donnerés occasion de. croire que fay toujours les bras ouverts pour embrasser, aimer et assister ceulœ qui me monstreront de lafection et de la coiyiance, et principalement les princes de leur maison, comme des autres qui ont couru autrtjois la fortune de la F rance, sans toute.<g”ois m’engager plus avant avec eux que je ne le vous mande. Car je n’ay pas delilzeréde suraclzepter l’amitié de gens qui se donnent à qui mieux les paye, et dont la foy est si muaole, quedestre subjecte à/esbranler au premier vent de la crainte des armes espagnoles, comme nous apprenons par la propre confession et jastgication des dicts de la Mirande, que est la leur. Vous vous contenterés donc de leur donner bonne espérance de ma bonne volonté, s’ils la recherchent comme ils doibvent, et m’advertirés de ce que vous en apprendrés. Tauray a plaisir aussy de sçavoir ce qui resultera du procés de ce, cappitaine, accusé d’avoir voulu vendre `Ursinoni au comte de Fuentés, non que festime, non plus que` vous, que quand la pratique seroit toute prouvée, que cela les face esclater a present contre les Espagnols ; aussyje ne pense pas qu’ils soyent si stupides, qu’ils ne se ressouviennent, comme ils doibvent, d’ane telle ojense, s’ils la vergient. Mais ils s'al>usent et mes-