Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/608

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DE .H’ENRI IV. 583 cantons, comme je feray, cela les ralliera et unira ensemble pour me servir, dont j’ay advisé de lever deux regimens de trois mille hommes chacun. L'un pourra servir du costé du Dauphiné, Provenceet Lan- guedoc, et lautre es provinces de Bourgogne, Champagne et Picardie. Ce renlort sera sullisant aveenos François, po1u* resister à ceux_ qui, nfattaqueront. C’est avec franche resolution neantmoins de n’attenter rien auprejudice de la paix, si l’on ne m’y Force. Cle que je crains ' maintenant est de ne pouvoir avoir les dicts Suisses si tost qu'il seroit necessaire, et pour cela j'ay regret de ne vous avoir pas plus tost creu, ou d’avoir eu trop bonne opinion de l’observation de nostre pair. Toutes- fois _j'espere que Dieu et mes bons serviteurs m’assisteront de façon que nous nous garantirons de toute surprise ; et, quand on sçaura que la dicte levée marchera, ceux qui auront envie de me mordre là, perdront. . Si tost que le s" de Rosny sera arrivé icy, je luy commanderay de pour- veoir aux dictes munitions_ qui defaillent aux dictes places. J’adver1.i- ray aussy mon cousin le duc de Biron et le s' de Lesdiguieres de ma deliheration, et de -se tenir sur leurs gardes, sans toutesfois rien inno- ver, ny alterer contre la paix, ainsy que _j’ay ja escript au mareschal d’Ornano, me promettant que chacun en fera tel devoir qu’il ne m’en arrivera aucun inconvenient. lVIais, _mon Cousin, j’ay ma principale fiance en vostre experience et aiïection, pour en estre dignement as- sisté en toutesoccasions'; et quand mon cousin le duc d’Espernon sera icy, jladviseray avec luy ce que jlauray à "faire pour nos gens de pied françois ; et me semble qu’il suliira de faire la creue de nos regimens. Je me promets aussy que nous n’aur_ons Iaulte de cavallerie, et que nos _ voisins n’en seront pas mieux garnys que nous. _ _Ce pendant il vient bien à propos que- l’armée de mer de la royne d’Angleterre soit de present en la coste d’Espagne, Gomme elle est ; car la jalousie que les=Espagnols en ont sera cause<qu’ils ne pourront si tost employer hors du pays les forces, qu’ils’ontpreparées. Au reste, _ mon Cousin, je voudroisique nous pussions _descouvrir de quelle part le dict roy d’Espagne a esté 'adverty de la pretendue entreprise sur _ Perpignan,—de laquelle ils accusent Luchise, car je tiens que cest `