Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/616

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DE HENBIIV. e. 591 intelligences pour le troubler. Sur quoy j’ay advisé de lever six mille Suisses et croistre les compagnies de mes regimens, et de commen- cer par celuy de ma garde, afhn que les Espagnols et ceulx_ qui les assisteront me retrouvent sous les armes et en estat de les.bien recueil- lir, _ s’ils m’attaquent ; luy declarant, s’ils sont si bardis ou temeraires . de commencer, qu’ils me trouveront bien resolu de n’achever, qu'elle et moy ne soyons delibvrez de leur voisinage. i _ _ Les forces levées par le marquis Spinola en l’estat de Milan, qui doivent faire huit mille hommes, sont parties et peuvent estre main- tenant au pied du petit S‘-Bernard., ’pour passer en la Tarentaise et fondre au pont de Grezin sur le Rosne, qui est le seul passage qui leur a esté laissé par le traicté de Savoie. Ils en avoient faict redres- ser un aultre, qui leur pouvoit estre plus commode, que je leur ay faict rompre, afhn de les assubjectir àuoultrepasser les limites du dict passage. Ce sera tout ce que le dict marquis pourra faire d’arri— ver de Flandres à la fin du mois prochain, et ses gens seront si las et si harassez, qu'ils ne pourront aprés servir de quinte jours ou trois sepmaines. Tentends que` c'est une pauvre levée, composée de jeu- nesse peu duitte et propre au mestier. L’on faict peu de cas aussy du colonnel et des cappitaines. C’est une levée faicte ala banque, de laquelle les frais sont advancez par le dict Spinola à grands interests, et_le nombre en diminuera encore grandement, devant qu’elle arrive au pays. Enfin elle sera plus onéreuse que profitable. Le comte de Fuentés luy a 1jet’usé_les Espagnols dont il s’attendoit d’estre accom- pagné et auxquels consistoit la valeur de ce secours. Federic Spinola , doibt à present encore fairevoile en Espaigne avec les huict 'galleres qu’il a promis de passer en F landres ;` car il ifavoit esté retenu que pour aller au devant de leur derniere Hotte des Indes,. qui doibt estre arrivée de present à Seville, selon lladvis qui mien a estédonné d’Es- pagne, du xx° du mois passé. Mais lesdicts Espagnols préparent en- core en toute diligence d’aultres Forces bien plus grandes par terre et . par mer, tant en Italie qu’en Espagne et 'Portugal, avec une grande quantité de biscuits, dlarmes et instrumens dc guerre : par ou ils