Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/622

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` DE `HENRI IV. 597 _ Maintenant je vous diray ce qui s’est passé sur Yeiçecution du comman- dement que j'avois faict au s' de Chasteauneul`, gouverneur de la ville, ‘ de rentrer en icelle : c’est que tous les habitans assemblez, ayant en- tendu ma volonté par mes lettres que je leur avois adressées, reso- lurent à l’instant d’ouvrir les portes de la dicte ville au dict s' de Chasteauneul`, et d’envoyei au devant de luy pour le prier rentrer en icelle, comme il a faict au mesme temps, accompagne de cent gen- tilshommes et de plus de deux cens aultres hommes de cheval, tous en armes, comme la compagnie de mon fils Alexandre, laquelle ils ont aussy faict entrer en la dicte ville, ` ayant le dict s’ de Chasteauneuf esté receu de tout le peuple avec un applaudissement general et cry continuel de Vive le Roy! jusques a ce qu’il lust descendu de cheval. Despuis ont esté livrezau dict s" de Chasteauneuf aulcuns de mes olliciers et des consuls de la dicte ville qui n’avoient apporté ce que dependoit de leur auctorité pour apaiser la dicte sedition, lesquels il envoye vers moy pour en faire en general et en particulientelle puni- i tion que _i’auray agreable. Coste- grande et subite soubmission faict cognoistre l’inclination naturelle qu’ont mes subjects à m’obeïr et servir, et que bien peu desdicts habitans participoient a la dicte . desobeïssancefhstant fà Poictiers, je prendray resolution avec mon conseil, de l’ordre queje dois establir en la dicte ville de Limoges pour rompre les partialitez qui sont en icelle, ensemble de Yeicemple qui se doibt faire pour la punition des mauvais et contenir lesbons en l’all’ection qu’ils ont au bien de mon service. .l’ay advis que la Hotte ' des Indes est arrivée en Espaigne, laquelle y a apporté bien peu de commodité ; car la valeur d’icelle n’est pas de deuxniillions. .l’ay aussy advis qu’il est passé le long de la coste de Bretagne quelques galeres venans d’Espagne pour Flandres. C’est ce qui s’oH’re de nou- _i veau maintenant, dont je vous puis donner advis : priant Dieu qulil vous ayt, mon Cousin, en sa saincte et digne garde. Escript à Saincte- Maure, le xvr_]°jour de may 1602. ' ' ` _ HENRY. I ‘ i ‘ i i POTIEB. I