Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/647

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622 l i LETTRES MISSIVES car il est plus aftectionne et engagé au roy d’Espagne qu`à eux ; ce qu’ils esprouveront peut-estre à leur dommage quand ils voudront s'en servir. Par tant vous aves bien faict de leur en avoir parleyainsy que vous m’aves escript par vostre lettre du ve de ce mois, que j’ay receue le xx°; et quand je verray leur ambassadeur, je luy confirme- _ ray ce que vous leur en aves dict par delà. Cependant vous me ferés sçavoir ce que vous apprendrés de leurs deliberations, en ce iaict, encores que j’aye opinion qu’ils ne feront la dicte revooation, pour n’ofenser le dict roy d'Espagne. Tapprouve aussy l’oll’re que vous aves faicte au patron Isnard, marseillois, et ay eu a plaisir de 'sçavoir que ma consideration ayt servy à conserver la justice de sa cause, et qu’il en ayt eu bonne issue ; mon nom et vostre recommandation ne ` pouvant estre mieux employez qu'à favoriser et supporter mes sub- jects en justice : tellement que j’auray tousjours bien agreable que vous en soyes liberal en leur endroict. Mais ceux qui parleront des- sayer à esmouvoir le Pape à penser et pourveoir à lnccroissement de la puissance espagnole en Italie cognoissent tres mal son humeur, ou veulent donner le change par timidité ou aultrement. Et faut suivre le chemin que vous aves commence à tenir avec les dicts Seigneurs, qui est de les regarder faire, et attendre d’eu :1: q u’ils feront seulement ce qu'ils cognoistront leur estre utile, et fuiront, par tous moyens, toutes occa- sions de troubler le repos duquel ils jouissent. Je vous ay donne advis, parma lettre escripte le Xllllc de. ce mois, de l’arrest que j'avois faict faire des personnes des duc de Biron et comte d’Auvergne, et‘des causes qui m’avoient contrainct de prendre ceste resolution. Depuis ils ont este amenez en ceste ville et logez en la Bastille. Jlay aussy renvoyela cause à ceux du Parlement, ainsy que, vous verres par le double que je vous envoye de la commission qui en a este expediee, suivant laquelle la dicte court a deppute le pre- mierjet le second president a—vec lesdeux conseillers plus anciens, pourproceder a Yinstruction de leur proces, lesquels ont veu et interrogé une fois le dict duc, et luy ont represente certains memoi ' res escripts de sa propre main, qui Font Foy des intelligences qu’il a