Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/661

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Milan avec le dict Picotté et David, fut- aussy- employé aprés que la A Fortune, qui commandoit dedans Seurre, ou l’assisloit le dict la Farge, eust rendu la place au dict de Biron. Ceste negociation tomba aux mains du s’ de la Fin, estant ai Paris, quand le dict duc de Savoye y estoit, par les artzfces duquel elle fut lors tellement estreincte et amplfée, que cela ` seul retint le duc de Savoye de traicter absolument et nettement avec moy, et Yempeschea encore defectuer et accomplir, depuis, l’uccord que il signa en ladicte ville de Paris ; et est merveille comment mes armes ont peu . prospérer ainsy qulil est advenu en la guerre que je fus contrainct de faire en Savoye pour avoir raison du dict duc. Car le dict de Biron avoit avec luy telle correspondance et intelligence qu’il estoit adverty par luy, non seulement- de ce que je faisois, mais aussy de ce que je pensois et projettois de laire. Car comme jeue celois rien au dict de Biron, il advertissoit aussy le dict duc de Savoye et le comte de Fuentés de toutes choses. Ceux qui portoient les dicts advis sont icy, lesquels luy ayant esté confrontez, l’ont maintenu en sa presence, dont il n’a peu les desdire ny mesme user de reproche contre euin, jugé de sa propre conscience et abattu de la force de la verité, prouvée aussy par bons memoires, advis et lettres escriptes de sa main, adressées au duc de Savoye, estant certain que si j’eusse esté aussy prompt à suivre ses conseils durant la dicte guerre, que la confiance que j’avois en luy m’y convioit, ou si Dieu n’eust eu plus de soing de moy et de mon Royaume que moy-mesme, je me fusse perdu plusieurs fois en la dicte guerre, avec ceux qui m’assistoient. Car je n’eusse jamais evité les diverses parties basties contre mon armée et souvent contre ma propre personne, sans la bonté et providence divine, laquelle m’en a garanty miraculeusement, en continuant sasaincte protection et assistance a l’ingenuité et justice de mes armes et -de ma procedure, benefice duquel j’advoue n’avoir_recogneu la grandeur en la reception et jouissance d’iceluy, comme fais maintenant que j’ay descouvert et me _represente les perils que j’ay courus et, eschappez par sa seule grace et faveur ; de quoy il faut que tous mes bons serviteurs louent et_ magnifient avec moy du meilleur de leur cœur sa gloire et son sainct nom, ainsy que je feray eternellement.