Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/679

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6561 [LETTRES MISSTVES mà justice a estonne ses complices dedans etdehors mon Royaume, sy que toutes choses y sont, grace à Dieu, plus paisibles ‘que devant. Jlay receu vostre lettre du 1x° de juin. Vous aves bien faict de n’a— voir envoye un des vostres à la suite du Sigal pour la’raison que vous m’aves escripte ; mais continues à poursuivre que `l’on pourvoye aux volleries que font sur mes subjects le roy d’Algier et ses corsaires, qui A despendent d’eux, car je ne les puis plus endurer. Aussy est-il advenu t par mon commandement, que le general de mes galeres ayant ren- contre à la coste tme galiotte, commandée par un des dicts corsaires, l’a assaillie et mise a fonds, et â faict sur le champ couper la teste au cap- pitaine, apres avoir verifie qulil avoit commis sur mes dicts subjects infinies volleries, contre les capitulations faictes et jarées entre ce Sei- gneur et moy, lesquelles ont este leues au dict cappitaine, devant que Yexecuter, allin de le convaincre du yiolement d’icelles, au prejudice du respect qu’il doibtrà son prince, et de la foy et liberte publique 1. Aucuns de ses soldats, sauvez dunaufrage, ont este mis à la chaisne ; et faut-que ce Seigneur et sesministres saichentque je feray faire pa- reillement tel traitement à ses dicts corsaires qui seront trouvez en ma coste, sacageant et detroussant .mes dicts subjects, comme faisoi-t ce- luy-cy, chose que Sa Haultesse ne doit moins approuver ; allectionner et desirer que moy-mesme, si Elle veut que nostre alliance dure et que nous vivions en paix comme—Elle et ses bassas vous ont souvent declare, et l’estime aussy utile à son empire, mesmes à present qu’il V est assailly de toutes parts, comme vous leursçaures bien remons— trer. Ja le roy d’Espagne auroit assailly la Barbarie, slil n’eust este retenude la crainte de mes armes, depuis que la conspiration du duc de Biron a este descouverte, d’autant _qu'aucun de ses ministres ayant participe, il a eu opinion, voyant que j’armois,.que je m’en-voug lusseivenger stu* luy ; comme en verite jl eusse faict sijeusse verifie que le dict roy d’Espagne eust sceu le fond de la dicte conspiration, ‘ Ces details sur les pirates barbaresques a rendus maîtres de leur pays, en ache- ollrent à la France un intérêt particu- vant de détruire la piraterie de la Méditer- lier depuis que la conquête d'Alger nous ranée. - .