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LETTRES MISSIVES


voye d'Angleterre est incertaine et longue, ainsy que m’a mande le s' de Beaumont, etcelle de la mer l’est encore davantage : tellement qu’il faut que vous advisiés et conveniés avec le _dict s' de Beaumont de quelque autre moyen par lequel je vous puisse faire porter mes lettres et recevoir les vostres, comme je vous commanday a vostre partement. ~ Le roy d’Escosse, mon bon frere et cousin, a envoyé vers moy son grand escuyer le vicomte de Humes (qui sera porteur de la presente), pour me visiter et se congratuler avec moy sur l’occasion des entre-- prises et conspirations laictes contre ma personne et mon Royaume, et me faire ollire de son assistance contre les aucteurs d’icelles ; de quoy le dict vicomte slest tres bien acquitté et auray receu tres grand contentement. Je vous envoye les doubles des deux lettres que _j’escris par luy au Roy, pour response à celles qu’il m’a presentées de sa part, par lesquelles je le remercie du tesmoignage de son amitié qu’il m’a voulu rendre en ceste occasion, luy desclare combien il m’a esté cher i et agreable ; et luy promets. la pareille quand il en aura besoin. Je veux, oultre cela, que vous voyés le dict roy, si tost que vous aurés `receu la presente, pour luy confirmer le semblable de ma part, en luy representant la consolation que j’ay receue_de cest oliice, le gré que je luy en sçay et le desir que j'ay de m'en revancher, non en sub- ject semblable, car je prie Dieu qu’il l’en garantisse, mais en quelque autre soit digne de mon assistance, laquelle ne luy manquera Jamais. Vous luy dires aussy que l'aimant comme je fais, je veux que vous communiquiés franchement et conlidemment avec luy de tout ce qui me concerne, pour luy rendre plus grande preuve de mon allection, qui est fondée sur l’estime que je fais de sa personne et la considera- tion de son alliance, que je desire accroistre et estraindre ennos jours pour le commun bien de nos enfans. En suite de cela vous luy dirés que _i’ay recogneu par le progrès et l’issue du proces du~dict mareschal de Biron, qu’il avoit eu plus de volonté que de pouvoir de mal faire, ayant plus volontiers presté