I (57lL LETTRES MISSIVES, les Espagnols et Portugais ontlaict perte cette année, _sur la mer, de la valeur de plus de quatre millions d’or, dont les Anglois et Hollan- dois ont profité ; sans compter les advantages et prolicts qu’ils ont rapportez des voyages et tralicqs qu'ils ont faicts aux Indes, qui mon- tent à grandes sommes de deniers. L `N ous ne voyons pas aussy que la maison d’Austriche ayt meilleure fortune ceste année e11 la guerre de Hongrie qu’aiIleurs, car l’armée du Turc, composée de cent mille hommes, a assiegé la ville d’A.lbe- regalle, et celle des Chrestiens n’est en estat de la pouvoir nourrir. ll est vray que l’Empereur a gagné un grand advantage en Transilvanie, car il, a reduit à tels termes Sigismond Batory, qui la debatoit contre _ luy, qu’il a esté contrainct recevoir la loy de luy et de luy quitter le pays. Voilà un sommaire de ce qui se passe maintenant entre 1nes voi- - sins, ce pendant que je mets peine de purger mon Royaume des mau vaises humeurs restées des guerres passées et redresser les arcs-bou- tans d’iceluy,' qui consistent en_ la pieté et justice et en la discipline militaire et au soulagement de mon peuple, que la violence d’icelles ` avoit renversées ; .à quoy jespere bien proüter autant et plus que je ferois à une guerre entreprise precipitamment et hors de saison, sous pretexte de me venger d’in_ju re ou autrement? ..... I i . lo©2;— 18 snrrnmnnn 1. .—,. Cop. — B. N. Fonds Brienne, Mis. 38, fol. nàâ recto. Cdp.-À Londres, State' paper olïice, vol. de Mélànges._Envoi de M. l’ambassadeur_de France. ` [A LA RElNE*D’ANGLETERRE.] i Madame ma bonne sœur, J’ay veu et receu vostre ambassadeur avec grand contentement, comme j'ay faict de la lettre queqvous m’a— . vés escripte de vostre main par luy. .l°_ay tres bonne opinion aussy du ’ Suivent plusieurs pages écrites en chillres. . A l ' Cette date est fournie parle Ms. de Brienne. `
