Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/751

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725-, LETTRES MlSSlVES i i _ ment de Paris, ou, en tout evenement, j’ay estably une chambre pour rendre justice à ceux de' la religion pretendue reformée, de _ ` laquelle ils se sont louez et contentez jusqulà present ; qu’il n’est I loisible à llaccuse d’eslire des juges a sa poste, comme veut faire le dict duc de Bouillon, sur desraisons et causes incidentes et mal fon- dées ; que sa desobeissance au commandement que je luy ay faictde me venir trouver est inexcusahle et insupportable ; que la fondant sur la malignité de ses accusateurs et le pouvoir de ses ennemys, c’est revoquer en doubte _ma probité et ma justice, et par tant accroistre d’autant son crime,—mesme ne saichant au vray de quelle façon j'en- A tends le traicter, et si je veux qu’il se justifie en justice ou seulement par devers moy. Au moyen de quoy tous mlont conseillé de faire- mettre au greffe de la dicte cour les dictes depositions, aflin d’estre procede contre luy,' en la forme accoustumée en cas semblable. j Leur advis m’ayant esté rapporté en la presence de tous les princes, ducs, olliciers de ma Couronne, et autres seigneurs de mon conseil, qui se sont trouvez prés de ma personne, a este loué et approuvé d’un cliascun. Toutesfois j’ay voulu le moderer en la sorte que je vousdiray : pre1nierementj’ay permis aux parens etamys du dictde Bouillon, mesmes à ceux qui ont assisté à ceste deliberation, de fad- vertir. des motifs d’icelle, et en luy remonstrant sa, faulte, luy con- seiller de s’ainander sans encourir plus avant ma juste indignation. Aprésjlay depesché vers luy le s' de Caumartin, Yun des conseillers en mon conseil d'Estat, qui a assisté a la dicte deliberation, pourluy reïterer le commandement que je luy ay faict de me venir trouver, luy representant les raisons qui fobligent et le doibvent mouvoir a ce faire 2, et s’il refuse d’y obeîr et satisfaire, ` luyfaire signifier par un huissier le susdict commandement, à peine de desobeïssance et en vertu d’une lettre-patente de laquelle il a esté chargé, laquelle il fera` ‘ registrer en la dicte chambre de Castres et publier en la dicte ville et par toutes les autres du pays. Par les. inesmes lettres je fais def- _' Avant que M. de Caumartin 11`arrivâtà Turenne, le duc de Bouillon avait déjà passé la frontière. `