Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/156

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LETTRES MISSIVES


comme le Beausseron vous a mande, mais celuy de Gennes, par l’a- dresse du comte de Fuentés et du prince Doria. J’ay appris par vostre lettre Passistance que vous avés donnée au prince de Joinville et le bon accueil que luy ont Iaict ces Seigneurs, et pareillement les visites qui luy ont esté faictes ; sur quoy je n’ay rien à vous escrire, sinon que jlay eu à plaisir que vous en ayés usé comme vous l’avés faict, et semblahlement de m’avoir adverty des propos que vous a tenus le commandeur du Pesché, eneores que j'en face peu de compte. Il est certain que ces Seigneurs font encore rechercher soubs main l'al- liance des Grisons, pour estre mieux asseurez du passage par leur pays. lay advzsé, pour diverses eonsiderations, favoriser la dicte recherche. Toa- te.y’ois vous ne leur en deelarerés rien, nyferés demonstration d'en estre ad- . verty, ny que je vous l'aye mandé. Tay esté adverty que l’armée de mer que le roy d’Espagne faisoit preparer en Portugal et en Espagne devoit estre employée en Arger : ‘ toutesfois il est arrivé un accident au dict pays d’Arger, qui sera cause, i A à mon advis, qu'elle ne passera oultre : c’est que le roy de Congue, qui tenoit un fort le long de la marine, appellé Tamagoux, par lequel il recevoit le secours qui luy estoit envoyé d’Espagne, ayant perdu le dict fort, ceux d’Arger s’en estant emparez, seroit advenu que, trois jours aprés, le vice-roy de Mayorque arriva à 15 veue du dict fort avec quatre fregates chargées de munitions de guerre, d’argent et autres ralraischisseniens. Le dict vice-roy feit descendre en terre le cordelier pere Mathieu, qui s’est autrefois meslé des ailaires de France, avec soixante hommes de guerre et la charge de deux des dictes fre- gates, le dict vice-roy n’ayant voulu aborder avec les deux autres. Quoy voyant, les Turcs ont tué les hommes avec le dict cordelier et ont pris les munitions qui avoient esté dechargées, ce qui a estonné et tellement degoustéles Espagnols de la poursuicte de la dicte entre- prise que l’on a opinion qu’elle ne s’executera. De quoy, si vous apprenés quelque chose, vous m’en donnerés advis, comme vous continuerés à faire de toutes aultres occurences : priant Dieu, Mons'