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LETTRES MISSIVES


ne cloubte point de sa fidelité ni de son atlection ; je me promets aussy que le tout sera tenu secret, comme je recognois avec luy qulil est necessaire ; mais j’ay crainte que luy et les siens ne soyent torts et determinez assez pour executer 1na volonté. Je tais compte de communiquer le tout à Escures, qui pourra partir dlicy luudy ou mardy, aflin qu’il ayt bonne intelligence avec le dict de Murat, que l’un n’entreprenne ny tente rien sans l’autre ; car s’il faisoit autrement, il gasteroit tout. Mon intention est que le dict d’Escures essaye de laire venir par deçà le personnageü, sur le subject que nous avons advisé, devant que d'entendre à faire autre chose ; de quoy vous ad- vertirés le dict de Murat, car s’il veut venir, ce chemin sera plus court et seur que lautre pour parvenir à nostre but. Pour ceste I cause, il faudra que le dict de Murat arrive au pays trois ou quatre iours a rés le dict d’Escures, et faut lu detiendre ex ressement J . . de descouvrir sa commission a qui que ce soit, que le dict dllîs- cures ne soit d’accord avec luy de le faire. D’autant que s’il peut le disposer à venir, il ne faut pas que l’on sçaclie que _j’ay donné au dict de Murat la dicte commission, laquelle je desire que vous por- . tiés vous-mesme a m' le cliancellier ; de quoy je me repose sur vostre soin ordinaire aux choses qui importent à 1'I]011 service, comme celle-cy ; priant Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayt en sa garde. De Fontainebleau, le xiuf aoust iooli. HENRY. ne Nnurvurxa. le trésorier de Murat, « lequel, disent les, le tout se peust expedier et tenir secret. » Economies royales, bruslant de desird'cstre 2 D’Escures, qui avait déjà été employé employé aux allaires d’Estat, n’aimant nul- à une mission semblable auprès du duc de lement ce comte, ayant des parens, des Biron, ce que le comte d'Auvergne n’ign”o— amys et des intelligences en la province, rait pas, semblait peu propre à jouer le et des pretextes specieux pourluy faire aller même rôle auprès de ce prince très—lin et et séjourner quelque temps sans donner très-rusé. Le véritable but de l'envoi de * aucun soupçon, ne seroitpas marry davoir c1‘Escures était de se concerter avec le tré- autre charge, pourveu qu’il fust auctorisé sorier Murat pour enlever le comte d'Au- d'une commission du grand sceau, et que vergne : ce qu’ils parvinrent à exécuter.