Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/37

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_ DE HENRI IV. 25 A en Lombardie et ailleurs en Italie, et des desseins du comte de F uenlés ; mais il n'est point passé d’inl’anterie avec le comte de Benevent. Le secrétaire que ces Seigneurs ont envoyé en Angleterre a passé, lequel vous aves bien faict d’avoir accompagné des lettres de recom- mandation qulil vous a demandées. Je suis de votre advis, qu'il faut s'abstenir de communiquer avec ces Seigneurs des choses qui se passent, sinon sobrement et en termes generaux ; j car il est certain que rien ne peut leur faire changer de conseil que leur . propre interest, s’emouvant fort peu de ceulx d’autruy. Toutefois il est bon pour mon service et pour le leur que l'on croye que nous avons une tres bonne intelligence ensemble. Au moyen de quoy mesnagerés la reputation ' d'icelle mieux que vous pourrés, en attendant que les occasions les dis- posent d’en faire esclore les qfects de leur costé, comme je seray tousjours prest à faire du mien, quand ce ne seroit que pour entretenir le martel qu’en a lambassadeur d’Espagne. _ Le duc de Bouillon est retiré au Palatinat ; il m’a escript, partant i de Geneve, la lettre de laquelle j’ay commandé vous estre envoyé un ' ‘ double. ll est content de se justifier, pourveu que je luy donne des _ _ juges tels qu’il desire., et que ce soit en lieu qui luy soit agreable, ir contre toutes leslormes ordinaires de la justice et du reglement porté i par mes edicts : chose que je ne peux approuver ny' consentir, pour _ la consequence et pour ma dignité. S’il est innocent, `pourquoy craint- il de comparoistre devant moy, qui ne lis jamais injustice à personne? Si au contraire, que n'a-t—il recours à ma clemence, de laquelle se sont bien trouvez tous ceux qui s’y sont fiez? Mais mes amis ne doi- vent estre en peine de ce qui se passe en ce liaict, car mes affaires n’en recevront aucune alteration, avec l’aide de Dieu. Et si mes ennemys 11`ont autre esperance de me mal faire, qu’a11 desespoir du dict duc de Bouillon', je ne les doibs guere craindre, car quand il auroit vo- lonté de les croire et servir, j’espere qu’il n’en aura le moyen. J e vous envoye la lettre que vous n1’avés demandée pour le s' Far- nése Vincentin, de laquelle aussy userés avec discretion, à vostre accoustumée, allin de n’employer mon nom in[`ructueusement. Vous LETTRES DE HENRI IV.— vI A