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LETTRES MISSIVES


veu devant qulil en arrive quelque nouveau scandalle qui remette en debat et altercation nos subjects. Car c’est chose qui n’adviendra jamais de mon consentement, envers luy et moy, quoy qui advienne. Mais comme nous pourrions avoir des subjects, et mesmes des con- seillers, qui auroient autre intention que nous, il fault les empescher de traverser la nostre ; à quoy s’il donne aussy bon ordre de son costé que je feray du mien, je me promets que nous en atu ons tout con- tentement. - .l'ay remarqué qu’il craint tousjours que je veuille Yengaiger à se- courir avec moy les Estats, procedant en cela avec moins de fran- chise que ne requiert celle de laquelle il veut que l’on croye qu’il faict profession. Toutesfois, je suis dadvis de continuer a le dissi- muler, comme si nous ne nous apercevions pas, et attendre ce qui reussira des voyages et negociations qu'il faict faire en Espagne et Flandres, ou je ne doubte point que ses ambassadeurs ne soyent flattez et caressez extraordinairement ; de sorte que s’il mesure a cela les in- tentions et fins des Espagnols, il aura toute occasion de slen conten- ter et d’en mieux esperer qu’il n’a faict jusques ai present. Au demeurant, nvous scaurés que Dieu a tant voulu favoriser son Egliseque de nous avoir donné pour Pape le bon cardinal de Flo- _ renceylequel fut créé le premier de ce mois, à huict heures du soir. Ten ay receu la nouvelle le Xlc. Sa pieté, sa probité et magnanimité ‘ sont telles, que l’0n doibt attendre de son gouvernement toutes choses bonnes et utiles au public,. et speciallement pour Pentretenement et allermissement de la paix publique, de laquelle il a esté le prin- _ cipal instrument et ministre soubs l’auctorité de son predecesseur. A quoy il montra tant de prudence et equanimité, que l’on peut juger par telle espreuvei ce que l’on doibt attendre de son administration \ en ceste supresme dignité. .l’ay receu de ceste election tout le conten- tement que je pouvois souhaitter, tant pour la considération de sa personne, llaffection quil m’a tousjours monstrée, et pour ce qu’il porte le nom de la maison de laquelle la Royne ma femme est issue, que pour avoir esté sa creation promeue et favorisée ouvertement par