Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/141

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• i DE HENRI IV. V 127 qu’ils la destinent, et ne croyois pas (bien qu’ils ayent jouy d’un long et non interrompu repos) qulils eussent assemblé la somme que vous m’escrivés_ le procurator Friuli vous avoir declarée et asseurée’, et, seroit dommage que le fruict de ceste tranquillité fust employé à troubler et alterer celle de la Cbrestienté. Mais je doubte fort, s’ils en Viennent plus avant, qu'ils puissent esperer de la Seigneurie de Gennes'l’appu, y et le secours d’argent qu’ils se promettent pour en priver le reste de Utalie et diminuer d’autant la force de leurs ennemys. 3 Ce sont desseins qui se forment aisement, comme plusieurs aultres en un conseil rassis, et en llexecution desquels ils rencontrent aprés tant d’obstacles et de dillicultez que toutes ces deliberations saneantissent facilement, souvent avec honte et dommage de ceux qui pretendent en avoir ilaict un fondement trop asseuré. ‘ L’ambassadeur de la republique resident prés de moy continue -à faire instance à ceque je luy declare mon intention sur la ligue pro- ’ « La place de Sainct—Ma rc estoit extre- autres senateurs, vingt millions de sequins, l mement parée, et devant le general y avoit dont il y en avoit sept millions en un collre trois millions, partie en sequins d’or et par- à part, lequel, par un ancien decret du Se~ tie en argent monnoyé, environnez d’une nat, ne se pourroit jamais ouvrir que lors- chaisne d’or qu'à peine cinquante faquins que la ville de Venise seroit en peril immi- pouvoient porter ; la Republique ayant nent ; que le Senat n’avoit encore tiré accoustumé de toute ancienneté de faire que Soc mille escus dudit tresor, combien cette monstre toutes les fois qu'elle envoye qu'il ayt despendu un million et demy d’ex- un general de mer, lequel est comme un traordinaire depuis ce trouble ; mais qu’en dictateur romain. Mais la longue paix dont tirant il s'estoit obligé à la restitution ; et elle a jouy et le bon mesnage dont elle s’il se voyoit necessite d’entrer en guerre, ' a usé depuis plusieurs années, luy ont il estoit deliberé d’emprunter tout ce qu’il donné le moyen_d'accroistre tellement son pourroit des Genevois, estant asseuré tresor, que le procurator Priuli, grand qu'ils luy presteroient trop plus volontiers serviteur de Vostre Majesté, et surinten— quan roy d’Espagne, de sorte qu’avec dant de la Cecca et de la garde du dit ' imelegereperte clequelques interests dont tresor, mlen dit chose qui me sembla in- il se referoit aysement il se saisiroit de tout _ croyable, et qu’il me jura neantmoins sur ce qu’il y a d’or et cl’argent en Italie et son honneur. C’est. que depuis l’an sep- garderoitlesien.»(Lettre deM.de Fresnes- tantetrois que la paix fut faite avec le Turc, Canaye au Roi, du 21 Février 1607.) la Republique s'cstoit acquittée de 1 A mil- “ Les parties en italique sont en chillres lions d`0r, et avoit sous sa clef et de trois dans Yoriginal. D