en sa saincte garde. Escript à Fontainebleau, le xviij° jour de septembre 1606.
Monsr Aerssens, Les plaintes me viennent si frequentes des excez et voleries que les Hollandois commettent sur mes subjects, et du peu de justice qu’on leur rend à la poursuicte qu’ils en font par delà, que je seray contrainct à la fin de satisfaire aux justes demandes de mes dicts subjects pour le recouvrement de leur bien et y pourveoir par les voyes de represailles. Mais avant d’en venir là, je serois bien aise que vous escrivissiés aux sieurs Estats l’instance que je vous en fais, affin qu’ils y remedient de leur auctorité, faisant faire raison à ceulx qui y ont esté jusqnes icy interessez. Je vous envoie des memoires qui m’ont esté adressez par le sr de la Court, premier president en ma court de parlement de Rouen, et un autre que m’a presenté le
- ↑ François Arsens ou Aerssens, seigneur de Somerdic, d’une ancienne famille du Brabant, était né à La Haye en 1572. Son père, seigneur de Spidjck, était greffier des Etats de Hollande, charge qu’il conserva_ jusqu’en, 1623. François Aerssens commença par étudier les affaires auprès de du Plessis-Mornay, puis il suivit le prince Maurice dans plusieurs de ses expéditions. Barneveldt le fit nommer, en 1598, résident des Provinces-Unies auprès de Henri IV ; et, à la suite de la négociation du président Jeannin, en 1609, il fut reconnu comme ambassadeur, et anobli. Ses intrigues, au commencement du règne de Louis XIII, firent demander son rappel en 1615. Revenu à La Haye, il s’unit à son père contre Barneveldt, à la perte duquel il contribua activement. Il fut, en 1620, ambassadeur en Angleterre, et, en 1624, une seconde fois en France, où le cardinal de Richelieu exprima une considération extraordinaire pour ses talents politiques. Deux autres ambassades en Angleterre lui furent confiées dans les années 1626 et 1640. Il mourut en 1641.