cher. Mais j’estime qu’il sera conseillé de ne declarer si tost ce qui
sera de ses intentions, tant pour ne donner ombrage à ses nouveaux
subjects, d’eux mesmes assez enclins aux changemens, que pour se
mieux reserver le choix des conseils et resolutions qu’il devra prendre.,
Je ne doubte poinct que n’ayés eu advis de temps à temps, par
ceux que vous tenés au traicté des Pays-Bas, de la suite et progres
d’iceluy et pareillement de l’estat auquel il se trouve aujourdbuy ;
neantmoins, je ne laisseray de vous faire sçavoir que mes ministres
` m’escrivent bien freschement que les provinces particulieres des
sieurs des Estats estoient sur la deliberation de la proposition de la
' trefve à longues années, delaquelle les deputez devoient aussy tost _
rapporter la resolution en fassemblée generale, dont on estoit en _
grand doubte, pour s’y estre monstrée la province de Zelande, puis-
sante en voix, bien contraire à la dicte trefve, fomentée et fortifiée
en ce conseilpar le prince Maurice, qui n’a peu, jusques ici, gouster
et bien recevoir le party d’icelle ; de maniere que l’on ne sçait encore
que juger de Fevenement, pour la diversité de faction qui se retrouve ‘
parmy les dictes Provinces-Unies, laquelle toutesfois n’a faict ouver-
ture à aulcune division ; qui est le but et le desir de leurs ennemys,
qui se sont ; possible, promis de leurs longueurs et artifices cest
advantage. Mais elles ont esté si Hclellement et soigneusement assis-
tées des bons advis et records de leurs vrais amys, qu’elles ont esvité
cest inconvenient ; entre lesquels j’estime n’avoir esté des derniers, '
ainsy que je continueray volontiers pour leur bien, repos et seureté,
saichant qu’à la defense et manutention de leur cause d’autres princes
et Estats nos voisins et amys ne sont peu interessez. Je prie Dieu,
mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte et digne garde. Escript à
Paris, le XXV1`]c novembre 1608. -
HENRY.
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LETTRES MISSIVES