Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/686

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sion de forces et de mpyens pour s’en servir aprés, ou ils en verroient Popportunité, au préjudice des sieurs les Estats des Provinces Unies. Mais je veux bien que Sa Saincteté sçache, ainsy que vous ay escript par mes precedentes, que je suis tout resolu de demourer ferme en mes premieres deliberations, que _i’ay fondées, à leur requisition, sur ce que j’ay estimé pouvoir estre utile au general de la ` Chrestienté, et convenable aux parties. Car il ne me seroit non seulement sceant ny honorable, a chaque ouverture qui se feroit de la part ou des Espagnolz ou de celle des Anglois, de changer mes conseils, mais seroit tres desadvantageux auxdictes Provinces Unies et ne serviroit souvent qua traverser ou prolonger la négociation, de l’heureux_ evenement de•laquelle Sa dicte Saincteté vous atesmoigné estre- si désireuse. Je n’entends pas aussy que les dicts Espagnolz se jouent ainsy de fentremise de mon .nom et auctorité, puisque mesmes ils ont ja trouvé bon, et les Archiducs ont promis et asseuré, de leur part, de faire approuver ou rattifier ce qui seroit traicté sur les ’ articles qui ont esté dressez et mis en avant, avec leur advis et consentement. Ce sont les propos que vous devés tenir au Pape, quand Sa Saincteté vous y remettra, aflin qu’Elle voye aussy clair en la candeur de mon proceder et en la fermeté de mes résolutions, qu’aux finesses et artillices des autres, qui pretendent, a ce qu’il semble par leur conduicte, plus proHiter du benefice du temps que de l’establissement et asseurance d’un repos universel. Si donc Sa Saincteté desire que jewontinue mon soin et mes offices pour parvenir à une fin aussy digne de sa bonté et pieté qu’utile au public, il fault qu’Elle employe plustost sa prudence et sollicitude à l’endroict des Espagnolz, pour les faire ranger à la raison et les reteniridans les ; termes qui ont esté ja approuvez, sans varier si souvent et manifester par tels changemens qu’ils ont des fins particulieres, incogneues à Sa Saincteté et couvertes d’une demonstration de zele à la tranquillité pu- blicque.

J'ay deliheré, suivant l’advis que m’en avés donné et fadvantage que j’espere en recueillir au bien de mes affaires, d’augmenter la