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LETTRES MISSIVES


qui sont en Vallois, et qui, sous couleur de travailler pour la propa- gation de la Foy, servent d’instrument aux mauvais desseings de ceulx qui taschent à troubler et diviser le dict pays. Car enfin il fault qu’Elle soit detrompée de ce zele afliecté qu’empruntent ainsy les Es- pagnolz à tout bout de champ, aflin que, quand ils viendront à vou- loir extorquer quelque grace d’Elle, en semblables occasions, Elle Q ` - les puisse rejetter et leur remonstrer ce qu’Elle cognoistra estre de la verité de leurs intentions. Vous ferés bien de traverser, avec toute l’industrie dont vous sçaurés vous adviser, ce mariage du fils de dom Francesco de Castre avec _ la niepce du cardinal Aldobrandin, et, pour ce faire plus utilement, de vous servir de la consideration de la defliance qui est ja née et des- couverte entre eulx depuis l’arrivée du dict ambassadeur à Home. La cause qque vous a alleguée Yznnbassadeur du Grand—Duc, qui vous a dict estre revocqué pour la faulte dernierement commise, me semble bien frivole, et enst esté mieulx à luy, à mon advis, de ne s’en servir. Aussy luy avés-vous repliqué ce que vous debviés, pour luy faire ' I sentir combien il s’estoit oublié. Et sur ce qu’il vous a represente les . services qu'il a faicts au benefice de mes affaires, durant les derniers I troubles de mon Royaume, il n’en merite beaucoup de gré, car il estoit obligé d’en user ainsy pour le commandement et Yinterest de son maistre. Ce sera tousjours mieux, sans en faire plus de bruit, le laisser partir de Home, alfin qu’au moins on y cognoisse qu’il a esté desadvoué, et s’y est gouverné aultrement qu’il ne luy a esté com- mandé. _ Je ne suis d’advis que vous escbaufliés à present davantage en la ' poursuicte que vous avés commencée pour les duc et duchesse Zforce, tant à cause de la trop grande fermeté de Sa Saincteté et du renou- vellement qu’Elle a faict de son ordonnance, que parce qulil est à propos de voir devant, comment l’un et l’autre se conduiront pour ce qui regarde le bien de mon service, à cause du mescontentement ‘ qu’ils ont faict paroistre de ce que je n’ay permis qu’ils soyent venus ceste année en France ; car, selon cela, je vous prescriray de vous, _