Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/816

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A DE HENRI IV. 799 et le bien et reputation de mes allaires. Mais j’estime, selon que je voy qu’ils s’acheminent aux dicts pays, que ceste saison de_l’hy ver surseoira les dessins et intentions des uns et des autres, et possible I fournira des moyens et expediens propres pour temperer Yaigreur des parties et les faire accommoder à l’amiable. A quoy je contribueray tousjours, ou besoing sera, ce qui dependra de mon auctorité, comme prince qui aflectionne tant la conservation de la tranquillité i generale, que prefereray _volontiers ceste consideration publique à toute autre particuliere ; dont sert de foy ma conduicte du passé. Mais aussy, si je descouvre que on n’y procedd.e avec mesme candeur, ` et que on cuide m’abuser de tant de sortes de pretextes que les Espa- gnolz mettent en avant pourcouvrir et desguiser leurs deliberations, je me porteray aussy vertement en faveur de mes amys et alliez et de la deflense de la justice de leur cause, que je fis oncques ; ayant, graces a Dieu, le courage et la force, accompagnez des moyens con- _venables pour la soustenir avec dignité. Mais, ainsy que je vous ay escript cy—devant, je suis d’advis que ne remettiés Sa Saincteté en ce propos de vous mesmes. Que si Elle vous en donne occasion, vous sçavés quelle est mon intention, d.e laquelle vous luy pourrés donner tout de nouveau toute certitude ; comme pareillement si Elle vous reparle de ce qu’Elle vous a tesmoigné desirer que je face entendre à Yambassadeur d’Espagne qui reside pres de moy, que j’auray agreable Fouverture qui me sera faicte du mariage de mes enlans avec anlcuns de ceulx du Roy son maistre, vous luy debvés respondre qu’il Di€SÈ raisonnable que j’entre le premier en ceste recherche, pour plusieurs considerations, joinct que dom Pedro de Tolede, au sejour qu’il a i faict en ces quartiers, et, depuis, les autres _« inistrjes dllîlspagne ou des Arcbiducs, m’en ont parlé si froidement,'que j’ay eu subject de leur respondre aux termes que j’ay faiet. Ciest chose toutesfois de laquplle je ne me veulx montrer eloigné, quand on yusera de telle franchise que j’ay accoustumé de faire paroistre en mes actions et ` proceddez ordinaires, jugeant bien que telles alliances peuvent estre honorables et utiles à nos communs Estate. Mais jetrouve qu'il est à