Page:Henri Poincaré - Théorie mathématique de la lumière, Tome 1, 1889.djvu/415

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
401
CONCLUSIONS

fraction et réfraction ou réflexion ; aussi les expériences ne furent d’accord ni entre elles, ni avec les conséquences de la théorie de Fresnel, ni avec celles de la théorie de Neumann.

Tout récemment M. Gouy a repris le même problème sans idée préconçue ; il a obtenu une déviation considérable du rayon diffracté en plaçant la source lumineuse, formée par la concentration de rayons au foyer d’une lentille convergente, sur le bord d’un écran. Les résultats de ses expériences pour la valeur de la rotation du plan de polarisation ne sont pas non plus d’accord avec les deux théories de la polarisation. La théorie de la diffraction se trouve même en défaut, car M. Gouy a constaté que les phénomènes dépendent de la forme du bord de l’écran et de la nature de cet écran. Ce désaccord entre les expériences de M. Gouy et la théorie de Fresnel ne doit pas nous surprendre, car nous avons dit qu’il était impossible de trouver une solution de l’équation

satisfaisant exactement aux conditions du problème. Ce n’est qu’en y satisfaisant approximativement que nous avons pu édifier une théorie de la diffraction.

L’approximation était très largement suffisante dans les conditions habituelles des expériences de diffraction ; car les quantités négligées sont alors extrêmement petites. Il n’en est plus de même dans les conditions où M. Gouy s’était placé.

FIN