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de l’abbaye de pontigny.

seigneur d’Esnon. C’était un homme ferme, courageux, fidèle à son prince, et d’une foi à toute épreuve ; il était mort en 1180, et avait été inhumé à Pontigny. La maison d’Aanor offrait une de ces familles éminemment chrétiennes, telles qu’on en rencontrait communément alors. Elle-même avait déposé tout le faste de ses glorieux ancêtres pour se conduire comme une humble servante de Jésus-Christ, distribuant son bien aux pauvres et les servant de ses mains. Elle était toujours dans l’église, livrée à une prière continuelle. Ses obsèques se firent avec un appareil magnifique. Toute la population d’Esnon voulut accompagner jusqu’à Pontigny le corps de celle qu’elle regardait comme une bienfaitrice et comme une mère. L’ab. Bibl. mss. t. i, p. 479.Les auteurs du temps rapportent un miracle opéré pendant la route.

Jourdain, premier abbé de Cercamp, après avoir gouverné saintement son abbaye, se rendit à Pontigny, dans sa première maison de profession, et y mourut en simple religieux, en 1142. Helselin, quatrième abbé, et Artaud, septième abbé du même monastère, se retirèrent aussi à Pontigny, dans leur maison de profession, pour y finir leurs jours. Aubert, abbé de Pinu, est enterré dans le chapitre. Richard, abbé de Mireval ; Honoré, abbé de Trizay, reposent aussi à Pontigny.

Guy, frère ainé de saint Bernard, religieux de Clairvaux, vint à Pontigny pour des affaires de l’ordre, et y mourut, selon la prédiction de saint Bernard, qui lui avait dit qu’il ne mourrait point à Clairvaux. Son épitaphe se terminait par ces