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de l’abbaye de pontigny.

déjà été accordées, comme de donner les ordres mineurs, de bénir les pierres sacrées des autels, les ornemens sacerdotaux, les ciboires, les images, de consacrer les calices, les autels, de porter la mitre et l’anneau pastoral, de donner la bénédiction solennelle, de réconcilier les églises et les monastères pourvu qu’ils n’aient pas été souillés par un homicide et qu’on se servit d’eau bénite par un évêque. Il ajoute à tous ces privilèges, celui de donner les ordres sacrés aux sous-diacres et aux diacres du monastère, pour les exempter d’aller ça et là pour les ordinations. « Nous, dit-il, qui chérissons votre ordre par-dessus tous les autres, nous nous faisons gloire de le combler de faveurs et de privilèges à l’exemple de nos prédécesseurs. »

Louis XI, qui vivait alors, vint plusieurs fois en dévotion vers le tombeau de saint Edme. En 1477, il donna à l’abbaye de Pontigny douze cents livres de rente sur son domaine dans les baillages d’Auxerre, de Troyes, de Vitry, de Meaux et de Sens. Il lui donna encore, en pleine propriété, les vignes de Talen, près de Dijon ; l’acte est de 1482.

Au mois d’octobre 1478, Louis XI entreprit un nouveau voyage à Pontigny mais la peste qui régnait dans Auxerre l’arrêta. Il écrivit au clergé de la ville de faire en son nom une procession extraordinaire au tombeau de saint Edme, pour apaiser la colère de Dieu. Il envoya deux cierges, pesant chacun trente livres. La ville en joignit deux autres de vingt livres chacun. Les religieux des différens ordres, les autorités civiles et militaires, représentant le roi, ajoutèrent à la pompe de celle procession