Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/206

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ture divines dont sont tissus les Purânas : ils sont vraiment sa Bible, comme la Vie des Saints a été longtemps et reste encore en partie la Bible des simples d'entre nous. C'est à leur usage qu'ils ont été composés, vers le temps où les brahmanes ont rallié sous leur drapeau le \ isnuisme el le çn aïsme, pour les mènera la victoire contre les derniers sec tateurs du Buddha (p. 1 LO). Et l'on y a mis tout ce <|iii pouvaitleur plaire, les édifier ou les instruire: - beaucoup de récits merveilleux, bien entendu; toutes les images consacrées du polythéisme cher aux masses, mais soigneusement enveloppées de la doctrine trinitaire qui les réduit à l'état de sj mooles mystiques •• çà et là, cette trinité elle-même ramenée à la théorie de l'Un absolu, par de larges emprunts au Sânkhya et au Vèdânta (p r 68 et 73), pro jetés autant que faire se pouvait sur l'horizon montai des fidèles de culture et d'intelligence inférieures; généalogies et cosmogonies bizarres, où se résume tout ce que sait d'histoire et degéographie le moyen âge de l'Inde ; éventuellement encore, autres notions scientifiques de toute sorte et de même valeur : —le tout rédigé en un sanscrit très pur, très classique, très banal, et, pour l'immense majorité du texte, dans l'inévitable çlôka de 4 fois 8 syllabes, avec quelques fragments en prose ou en d'autres mètres ; et enfin bénévolement attribué au sage Vyàsa, le compilateur mythique des Védas, encore que le plus ancien des Purânas, le Mârkandêya, ne soit certai-

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