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BM i i s LITTERATURES DE L'INDE

plus moderne par l'intrusion de mots persans el arabes, plus encore que par ses scènes écœurantes de cimetière el de revenants, déjà introduites de bonne heure dans La littérature par le théâtre de Bli;i\ abhûti.

Plus récente encore semble la Bharatakadvâ- trirnçikà « les 32 Contes du Moine mendiant »,qui contient jusqu'à des formes bindoustanies : c'est le pendant oriental du capucin de nos Cent nouvelles nouvelles, point vicieux toutefois, mais hôte, avec les grosses farces qui s'ensuivent. Il} 7 en a un qui, voyant un charpentier enduire une planche d'huile el l'exposer au feu, s'enquièrt du motif, apprend que c'est pour la redresser, et s'empresse d'appli- quer le procédé à son vieux maître ankylosé, qui jette les hauts cris et ameute Ja communauté; un autre se met à califourchon sur une branche qu'il veut couper et s'étonne beaucoup de se trouver par terre et mal en point à la fin de son opération. Rebroussons chemin : aussi bien, depuis le XI e siècle précisément, avec Ksêmêndra, le conte s'est frayé des voies nouvelles, plus factices, mieux ornées.

Cet écrivain, polygraphe distingué et extraordi- nairement fécond, natif du Cach émir, avait sous les yeux une source qui ne nous est point parvenue : une rédaction prâcrite de contes et légendes, com- posée par un nommé Gunâdhya, qui devait être d'une considérable étendue, puisque Sômadêva

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