Page:Herbert - Essai sur la police générale des grains, 1755.djvu/83

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pôts, & faire l’avance d’une nouvelle récolté. Il se dégoûte alors d’une profession pénible qui le ruine. Il cesse de cultiver, ou il cultive mal. C’est à quoi se trouve souvent réduit le petit Laboureur, dont le travail est quelquefois plus heureux que celui du plus riche, parce qu’il est mieux suivi.

Le cultivateur plus aisé soutient quelque tems cette abondance ; mais il souhaite des récoltes moins fécondes & si la terre lui prodigue ses bienfaits pendant plusieurs années, il cesse de regarder comme précieux un bien qui ne répond plus à ses espérances. Il prodigue ses grains aux engrais il les laisse gâter, parce qu’il ne peut plus faire-les frais de leur entretien. Il dénature quelquefois ses terres ; il ne donne ses soins qu’aux meilleu-