Page:Heredia - Les Trophées 1893.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
LA NATURE ET LE RÊVE


BLASON CÉLESTE


Jai vu parfois, ayant tout l’azur pour émail,
Les nuages d’argent et de pourpre et de cuivre,
À l’Occident où l’œil s’éblouit à les suivre,
Peindre d’un grand blason le céleste vitrail.

Pour cimier, pour supports, l’héraldique bétail,
Licorne, léopard, alérion ou guivre,
Monstres, géants captifs qu’un coup de vent délivre,
Exhaussent leur stature et cabrent leur poitrail.

Certe, aux champs de l’espace, en ces combats étranges
Que les noirs Séraphins livrèrent aux Archanges,
Cet écu fut gagné par un Baron du ciel ;

Comme ceux qui jadis prirent Constantinople,
Il porte, en bon croisé, qu’il soit George ou Michel,
Le soleil, besant d’or, sur la mer de sinople.