Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/194

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vastou. Mahâprajâpatî alla à lui, et, d’une voix timide, elle parla :

« Maître, toi seul et tes disciples pouvez être vraiment heureux. Je voudrais, comme toi, comme ceux qui t’accompagnent, marcher dans le chemin salutaire. Accorde-moi la grâce d’entrer dans la communauté. »

Le Maître resta silencieux. Elle reprit :

« Comment vivrais-je heureuse dans un monde que je n’aime plus ? J’ai compris maintenant combien ses joies sont fausses. Je n’aspire qu’à marcher dans le chemin salutaire. Accorde-moi la grâce d’entrer dans la communauté. Je sais d’autres femmes qui sont prêtes à m’imiter. Accorde-nous la grâce d’entrer dans la communauté. »

Le Maître resta silencieux encore. Elle reprit :

« Jamais je ne me plairai dans la royale demeure. La ville est pleine de ténèbres. Les voiles brodés me pèsent ; les diadèmes, les bracelets et les colliers me blessent. Il faut que je marche dans le chemin salutaire. Les femmes qui ne sont point frivoles, les femmes pieuses sont prêtes à m’imiter. Accorde aux femmes la grâce d’entrer dans la communauté. »

Pour la troisième fois, le Maître resta silencieux.

Mahâprajâpatî, les yeux en larmes, rentra dans son triste palais.