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V


Cependant, les mauvais ascètes que le Bouddha avait convaincus d’imposture se voyaient méprisés du peuple, et, chaque jour, croissait leur désir de vengeance. Ils s’étaient établis près du parc de Jéta : jour et nuit, ils épiaient les actes du Maître et des disciples ; mais, quoiqu’ils fissent, ils n’avaient pu trouver prétexte à la moindre calomnie.

Un des ascètes dit enfin à ses compagnons :

« Voilà longtemps que nous observons la conduite de ces moines. On ne peut contester leur vertu. Il faut pourtant que nous les perdions dans l’esprit du peuple. Je crois savoir le moyen d’y réussir. Je connais une jeune fille, gracieuse entre toutes, et fort habile à forger des ruses. Elle s’appelle Ciñcâ. Elle ne refusera pas de nous venir en aide, et bientôt périra la gloire du Çâkya. »

Les ascètes mandèrent Ciñcâ.

« Que voulez-vous de moi ? dit-elle.

— Tu connais le moine de Kapilavastou, celui qu’on vénère comme Bouddha ? »

— Je ne le connais point, mais je sais que sa renommée est grande. On m’a raconté de nombreux prodiges qu’il aurait faits.