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Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/54

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XI


Siddhârtha ne pouvait plus trouver le calme. Tel un lion qu’a percé un dard empoisonné, il errait dans ses demeures, sans joie.

Un jour, il voulut voir la campagne ; il sortit du palais, et il alla par les champs, au hasard. Il méditait :

« Il est pitoyable vraiment que l’homme, privé qu’il est de toute force réelle, exposé à la maladie, promis à la vieillesse, dominé par la mort, méprise, en son orgueil et en son ignorance, le malade, le vieillard, le mort. Si je prenais en dégoût mon semblable, alors qu’il est malade, qu’il est vieux, qu’il est mort, je serais injuste ; je ne serais pas digne de comprendre la loi suprême. »

Il considérait ainsi les misères des créatures, et il perdit la vaniteuse illusion de la force, de la jeunesse et de la vie. Il ne connut plus la joie ni le chagrin, le doute ni la fatigue, le désir ni l’amour, la haine ni le mépris.

Et, tout à coup, il vit venir à lui un être invisible aux autres hommes, et qui avait l’aspect d’un mendiant.

Le prince l’interrogea :