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XIV


Gopâ s’était éveillée au milieu de la nuit. Elle souffrait d’une inquiétude étrange. Elle appela son bien-aimé, le prince Siddhârtha ; nulle voix ne lui répondit. Elle se leva. Elle parcourut les salles du palais ; elle ne le vit pas. Elle eut peur. Les servantes dormaient. Gopâ ne put retenir un cri :

« Ah, méchantes, vous m’avez trahie ! Vous avez laissé fuir mon bien-aimé ! »

Les servantes ouvrirent les yeux. Elles fouillèrent toutes les chambres. On n’en pouvait plus douter : le prince avait quitté sa demeure. Et Gopâ se roulait à terre, s’arrachait les cheveux et se meurtrissait le visage.

« Il me l’avait bien dit autrefois, qu’il s’en irait loin d’ici, le roi des hommes ! Mais je ne pensais pas qu’elle fut si prompte, la cruelle séparation. Où es-tu, mon bien-aimé ? Où es-tu ? Je ne puis t’oublier, moi que tu as laissée seule, toute seule ! Où es-tu ? Où es-tu ? Tu es si beau ! Tu es le plus beau des hommes. Tes yeux brillent. Tu es bon, et l’on t’aime, mon bien-aimé ! N’étais-tu pas heureux ? Ô aimé, aimé, où es-tu allé ? »

Ses compagnes voulaient en vain la consoler.

« Je ne boirai plus de boissons douces, je ne