Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/88

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furent englouties. Le héros resta immobile ; pas un fil de sa robe ne fut mouillé.

Le Malin forma des rocs brûlants, et il les lança contre le héros. Les rocs traversaient l’air, mais, en approchant de l’arbre, ils changeaient de nature : ce n’étaient pas des rocs, mais des fleurs qui tombaient.

Mâra alors ordonna à ses troupes de jeter des flèches à son ennemi. Les flèches, aussi, devinrent des fleurs. L’armée se rua contre le héros ; mais la lumière qui émanait de lui le protégeait comme un bouclier ; les épées s’y brisaient, les haches s’y ébréchaient, et, si une arme tombait à terre, elle se changeait aussitôt en fleur.

Et, tout à coup, pris de terreur à la vue des prodiges, les soldats du Malin s’enfuirent.

Et Mâra se tordit les bras de douleur, et il s’écria :

« Qu’ai-je donc fait, pour que cet homme me vainque ? Ceux-là sont nombreux pourtant dont j’ai exaucé les désirs ! Souvent, j’ai été bon et libéral ! Ces lâches, qui fuient, pourraient en témoigner. »

Ceux de la troupe de Mâra qui n’étaient pas trop loin pour l’entendre répondirent :

« Oui, oui, tu as été bon et libéral. Nous en témoignons !

— Et lui, quelle preuve a-t-il donné de sa libéralité ? reprit Mâra. Quels sacrifices a-t-il accomplis ? Qui témoignerait de sa bonté ? »