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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 6.djvu/373

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pas les bilieux; cependant, si elle était plus divine que les autres, il faudrait qu'elle attaquât indistinctement tous les tempéraments et qu'elle ne fit acception ni de bilieux ni de phlegmatiques. La vérité est que le cerveau est l'origine de cette affection comme de toutes les autres très grandes maladies; de quelle façon et par quelle cause? je vais l'expliquer clairement. Le cerveau est double chez l'homme comme chez tous les autres animaux; le milieu en est cloisonné par une membrane mince. Aussi la souffrance ne se fait-elle pas toujours sentir dans le même point de la tête, mais elle est tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, et quelquefois aussi partout. Des veines y arrivent de tout le corps, nombreuses et menues, mais deux grosses, l'une du foie, l'autre de la rate. Celle du foie se comporte ainsi : une certaine partie de la veine descend à droite le long du rein et des lombes jusqu'au dedans de la cuisse et arrive au pied, on la nomme veine cave; l'autre portion marche en haut à travers le diaphragme droit et le poumon, elle donne une branche au cœur et au bras droit, le reste monte par la clavicule à la droite du cou sous la peau même, où elle est visible. Près de l'oreille elle se cache et là se divise : la portion la plus grosse, la plus grande et la plus creuse se termine dans le cerveau; l'autre portion se rend d'une part dans l'oreille droite (et ce n'est qu'une veine menue), d'autre part dans l'œil droit, d'autre part enfin dans la narine. Telle est la disposition des veines provenant du foie. Quant à celle de la rate, elle se distribue à gauche en bas et en haut comme celle du foie; elle est plus menue et plus faible.