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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 6.djvu/383

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veines étant menues ne peuvent recevoir une pituite épaisse et abondante, le sang se refroidit et se coagule, et la mort survient. Mais si la fluxion, étant petite, se porte dans les deux veines ou dans celle d'un côté, le sujet survit, mais en conservant des marques de la maladie; ou la bouche est déviée, on bien un œil, ou le cou, ou une main, suivant la veine qui, remplie par la pituite, a été surmontée et amoindrie. Nécessairement donc, en raison de cette veine, la partie du corps qui est lésée se trouve plus incomplète et plus faible; mais c'est un mal qui à la longue a de l'utilité, le sujet n'est plus exposé à l'épilepsie, une fois passée cette explosion du mal. En voici la raison : sous cette influence morbide les autres veines s'altèrent et se contractent dans une certaine proportion, de manière que, tout en recevant encore l'air, elles cessent de recevoir avec la même facilité le flux de pituite. Mais il est évident que, les veines ayant ainsi souffert, les membres doivent devenir plus faibles. Si au contraire il se fait une fluxion très peu considérable pendant le vent du nord et du côté droit, le patient réchappe sans en conserver de marque; mais il est à craindre que le mal ne se nourrisse et ne s'accroisse avec le sujet si on ne le combat par des remèdes appropriés. C'est de cette façon ou d'une façon très analogue que les choses se passent chez les enfants. Mais à un âge plus avancé, l'épilepsie, quand elle survient, ne cause ni la mort ni des distorsions; en effet, les veines sont amples et pleines d'un sang chaud. La pituite ne peut ni l'emporter ni refroidir le sang de manière à le coaguler; au contraire elle est promptement vaincue et se mêle au sang. De la sorte, les veines reçoivent