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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 6.djvu/9

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DE L’ART


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1. (Discours destiné à démontrer la réalité de la médecine. — Exorde dirigé contre les sophistes qui, sans savoir spécial, nient qu’il y ait aucun art réel.) Il est des gens qui se font un art d’avilir les arts, s’imaginant faire par ce genre de travail non pas ce que je dis, mais étalage de leur propre savoir. A mon sens, découvrir chose qui n’ait pas été découverte et qui, trouvée, vaille mieux qu’ignorée, ou achever ce qui est resté inachevé, c’est le but et le fait de l’intelligence ; au contraire vouloir, par un artifice peu honorable de langage, vilipender les inventions d’autrui, sans rien perfectionner, tout en décriant les travaux des savants auprès des ignorants, ce n’est plus le but et le fait de l’intelligence, mais c’est plutôt ou annonce d’un mauvais naturel ou impéritie ; car à l’impéritie seule il appartient de vouloir, mais sans aucunement le pouvoir, satisfaire la malveillance qui aime, dans les ouvrages du prochain, à calomnier le bon, à railler le mauvais. Que de telles attaques contre les autres arts soient réprimées par ceux qui le peuvent, en tant qu’ils en ont souci et pour les points qui les intéressent ; quant au présent discours, il combattra les diatribes de même nature contre la médecine, enhardi par la qualité des adversaires qu’il blâme, plein de ressources à cause de l’art qu’il défend, puissant à cause de la doctrine sur laquelle il s’appuie.

2. (Argument général : ce qui est se voit, ce qui n’est pas ne se voit pas ; or, les arts se voient, donc ils sont réels.) En