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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 9.djvu/121

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31. (Le foie, origine des veines ; le cœur, origine des artères ; de là partent le sang, le souffle et la chaleur.) Enracinement des veines, le foie ; enracinement des artères, le cœur ; du foie et du cœur se répandent partout le sang et le souffle, à travers lesquels la chaleur chemine.

32. (Unité et diversité de la faculté qui administre tout dans le corps. L’auteur paraît admettre deux facultés principales, l’une qui préside à la vie du tout et des parties, et l’autre à la sensibilité du tout et des parties.) Faculté une et non une, par laquelle tout cela et le reste est administré ; l’une pour la vie du tout et de la partie, l’autre pour la sensation du tout et de la partie.

33. (Convenances des diverses espèces d’aliments suivant les diverses conditions.) Lait, nourriture pour celui à qui le lait est nourriture, conformément à la nature, à d’autres non ; vin, nourriture à ceux-ci, et non à ceux-là, ainsi que la viande et beaucoup d’autres espèces de nourriture, suivant le pays et suivant l’habitude.

34. (Se nourrir pour être ou croître : les enfants. Se nourrir pour être seulement : les vieillards. Se nourrir pour devenir plus forts : les athlètes. La constitution athlétique n’est pas bonne.) Se nourrir est pour les uns à l’effet de croître et d’être ; pour les autres, à l’effet d’être seulement, tels que les vieillards ; pour d’autres, en outre, à l’effet de devenir plus forts. Constitution athlétique, non conforme à la nature[1] ; constitution saine, supérieure en toute chose.

35. (Adapter la quantité des aliments à la faculté nutritive.) C’est une grande affaire d’adapter habilement la quantité à la faculté.

36. (Le lait et le sang sont ce qui reste de la nourriture après qu’elle a nourri.) Le lait et le sang sont l’excédant sur la nourriture.

37. (Concordance des périodes entre la grossesse et l’afflux du sang pour la nourriture du fœtus ; et entre l’accouchement et la formation du lait.) Périodes concordant généralement pour le fœtus et pour sa nourriture ; réciproquement, mouvement vers le haut pour le lait et pour la nourriture de l’enfant.

  1. Quand l’auteur dit que la constitution athlétique n’est pas conforme à la nature, il émet une proposition semblable à celle qui est Aph., I, 3 : « Chez les personnes livrées aux exercices athlétiques, un état de santé porté à la dernière limite est dangereux ; demeurer stationnaire au même point est impossible ; ne demeurant pas stationnaire et, d’autre part, ne pouvant plus marcher vers le mieux, empirer est la seule voie qui reste. »