Page:Histoire de Marguerite, fille de Suzon, 1784.djvu/170

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En entrant dans cette terrible maiſon je croyois être obligée de faire divorce avec tous les plaiſirs. Que je me trompois lourdement ! À la vérité, le ſeul nom, l’idée ſeule du couvent, nous paroît emporter avec ſoi quelque choſe d’auſtere, de rude, & qui ſe rapporte à la pénitence ; rien n’eſt cependant plus faux que cette idée : il n’eſt aucun couvent peut-être qui ne ſoit un ſéminaire de l’amour : il y eſt tellement révéré que c’eſt dans les couvens que ce dieu forme ſûrement ſes ſujets les plus forts & les plus vigoureux ; oui, c’eſt là qu’il prend pour