Page:Histoire de Notre-Dame de France - Adrien Nampon (1868).djvu/32

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teur sans renommée et qui, dans la sculpture religieuse, en était encore à faire ses preuves. Ce qui est certain, c’est qu’en retournant à Paris, M. Crozatier fit une chute et reçut de son médecin la défense formelle d’entreprendre ce grand travail jugé trop compromettant pour sa santé. Une lettre de lui, datée de la fin de 1853, parle de cet accident, qui lui rendait l’application impossible et exigeait désormais des soins rigoureux.

Il faut enfin tenir compte ici d’une circonstance qui compromet souvent les œuvres les plus utiles et les mieux conçues. M. Crozatier n’écrivait point volontiers : ses amis le savent bien, M. Mandet l’avoue ; c’était chez lui timidité, c’était aussi le résultat d’une éducation défectueuse. L’Évêque se trouvait engagé par le discours de l’abbé Combalot, par les souscriptions et les quêtes faites par MM. les curés de la ville. Il écrivait à M. Crozatier : Quand nous envoyez-vous votre composition ? — Quelle somme d’argent nous faut-il recueillir pour être en mesure de commencer ? — Quel est votre plan et votre devis pour l’ensemble du monument ? — M. Crozatier laissait les lettres de l’Évêque sans réponse, et cela pendant plus d’un an !

Cette attitude silencieuse du célèbre fondeur retenu par son médecin, par ses cinquante-huit ans, par l’accident survenu qui avait compromis sérieusement sa santé, explique le temps d’arrêt que l’œuvre subit presque aussitôt après sa naissance.