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les puissances féodales. Le fief de Méry lui attribuait une juridiction formelle.

Ces nouvelles possessions, augmentées quelques années plus tard, comprenaient, en 1246, une étendue de vignes de 60 fosserées[1]. Elles ne cessèrent de s’accroître pendant le xiiie siècle[2], et elles formèrent une étape intermédiaire entre la grange d’Aix et le bourg de Chambéry, où l’abbaye allait bientôt acquérir des droits. L’abbé d’Hautecombe devint ainsi un des seigneurs importants du bassin du lac.

Douze jours après la donation du village de Méry, dans la même ville de Chambéry, et en présence de plusieurs des témoins de la donation précédente, Thomas Ier faisait rédiger les accords intervenus auparavant entre le vicomte Berlion et lui. Il acquérait ainsi tous les droits de Berlion sur le bourg de Chambéry pour le prix de 32,000 sols forts de Suse, sous la réserve du château, de la leyde des bois, du péage de la ville et de divers autres droits[3].

Ayant repassé les Alpes pour guerroyer en Piémont, il

  1. Ce qu’un homme peut fouir en un jour. (Dugange.)
  2. Des déclarations faites lors de la confection du cadastre, il résulte qu’en 1239, l’abbaye fit l’acquisition de 3 journaux de terre et de 3 pièces de pré ; qu’en 1246, elle possédait sur Méry 60 fosserées de vignes ; qu’en 1253, elle acquit 8 journaux de terre pour le prix de 40 livres ; qu’en 1261, elle acquit 4 fosserées de terres pour le prix de 4 livres. (Archives de la Préfecture de Chambéry.)
  3. La terre de Chambéry avait été déclarée libre et franche, par Thomas Ier, onze jours avant la passation de l’acte d’acquisition, qui eut lieu le 15 mars 1232. (Mém. de la Soc. savois. d’hist., V. p. 319 et suiv.) La charte des franchises de Chambéry, datée du 4 mars, a été publiée par Cibrario dans ses Doc. sig. et monete ; Torino, 1833, p. 126 des Documenti ; et. depuis lors, par d’autres auteurs.
    La leyde était un impôt prélevé sur diverses marchandises, et spécialement sur celles qui se vendaient dans les foires et marchés.