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Guyonnet, de la Fougère[1], pour entendre la sentence définitive entre eux et l’abbaye.

Au jour indiqué, le mercredi avant la fête de la Purification de l’an 1298, le juge de Savoie rend sa sentence et déclare qu’à l’abbaye appartiennent l’usage et le domaine utile de la montagne, soit de l’alpe de Margériaz, depuis Eschavonette jusqu’à la sommité de la montagne ; et qu’au-dessous d’Eschavonette, l’abbaye n’a qu’un droit de pacage ; que, cependant, les habitants de la Fougère peuvent faire paître leurs bestiaux dans la partie de la montagne qui est au-dessus d’Eschavonette, depuis le jour où l’abbaye a retiré les siens jusqu’au printemps[2].

Nous ne savons en quelle année prit fin la prélature vigilante de l’abbé Jean Ier. En 1308, nous trouvons sur le siège d’Hautecombe Conrad. Par l’acquisition du fief de Montagny, qu’il fit, cette année-là, d’Étienne Chabod ou Chaboud, de Chambéry, il arrondit les possessions de l’abbaye groupées autour de Méry[3]. A la même date, il reçut la charge de l’administration de l’Hôtel-Dieu de Lyon, comme nous le verrous plus loin. Cinq ans après, il fut nommé abbé de Clairvaux (1313). Décédé le 17 janvier 1316, il fut inhumé dans l’église du collège de Saint-Bernard, à Paris[4].

  1. Village de la commune de Saint-Michel des Déserts.
  2. Bibliothèque de l’auteur. Pièces produites dans un procès entre différentes communes des Beauges et la Sainte-Chapelle de Chambéry.
    Voir Documents, n° 23.
  3. Cette même année, Amblard d’Entremont, évêque de Maurienne, donnait, par son testament, à l’abbaye d’Hautecombe, 200 livres viennoises, pour y tenir un chapitre une fois seulement et, en outre, pour fondation d’une messe annuelle. (Hist. du dioc. de Maurienne, par Angleys, p. 472).
  4. Manriquez, Series abb. Clarœv.