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monastères de la Savoie et, en premier lieu, à celui d’Hautecombe. Elle choisit sa sépulture dans le cimetière de l’église de cette abbaye, à laquelle elle lègue « 200 livres viennoises, qui devront être employées à acquérir 10 livres viennoises de rente annuelle, à l’effet de célébrer deux services annuels pour la testatrice et ses successeurs : l’un, le jour de sa mort ; l’autre, la veille de la fête de l’Assomption. » Entre autres libéralités, citons 10 livres viennoises, pour constituer 10 sols de rente annuelle, données à l’hospice du Mont-de-Jupiter (Montjoux ou Grand-Saint-Bernard), de même que l’hospice de la Colonne-de-Jupiter (Petit-Saint-Bernard) et à celui du Mont-Cenis. Elle institue pour son héritier universel son fils Édouard et ordonne à Aymon, son autre fils, d’entrer dans l’état ecclésiastique ; puis elle règle minutieusement les substitutions qui devraient avoir lieu si Édouard mourait sans enfants, si Aymon, son substitué, venait lui-même à mourir sans postérité, et ainsi de suite, en substituant ses descendants les uns aux autres[1]. L’esprit de la loi salique, affermie dans les institutions de la monarchie par son époux, est fortement empreint dans ces dispositions : néanmoins, les femmes n’y sont point absolument exclues du trône.

Pendant une huitaine d’années, aucune tombe princière ne s’ouvrit à Hautecombe. Mais, en 1302 ou 1303, eurent lieu les funérailles de Marguerite, fille d’Amédée V, décédée peut-être au château du Bourget : car ce sont les comptes de Jacquemin de Lanzo, châtelain du Bourget, qui nous font connaître cette inhumation. Ils constatent que, dans le laps de temps écoulé entre le mois de mai

  1. Guichenon, Preuves, p. 150 et suiv.