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point le droit de justice, puisqu’elle s’adressait au juge du comte de Savoie pour punir les auteurs des voies de fait et pour faire définir ses droits, en un mot, tant pour le criminel que pour le civil.

Dans les premiers jours de novembre 1329, Édouard se trouvait dans un de ses manoirs favoris, près de Paris. Cette ville était déjà, à cette époque, la capitale du monde pour les sciences, les lettres et la mode ; nos princes y faisaient de fréquents voyages, avaient des propriétés aux alentours : à Arcueil, à Yvry, à la porte de Saint-Marcel et à Gentilly. Dans cette dernière localité, s’élevait un château qu’Amédée V avait fait agrandir et peindre par des artistes italiens, et où descendait habituellement son fils Édouard. Âgé seulement de 45 ans, ce comte y rendait le dernier soupir, contristé du malheureux succès de ses armes et de la triste situation financière dans laquelle il laissait ses États.

« Quant le roy le sceust, disent les chroniques de Servion, il fust sy mal contans que ce fust merveillies ; sy ly fist fayre son obsequye moult honorablement à Notre-Dame de Paris et puis ses gens lembaucemerent et confirent en espices et puis le mirent en une tombe de plomb bien sauldce et len firent porter à Hauttecombe, ou il fust ensevellis aveques ses pères l’an de grâce mcccxiix. Et pour ce quil morust sans enfans, fust ballie lanel saint Mauris aulx signieurs et barons du pays, lesquelx leurent en garde jusques au renouellement de laultre conte, qui fust son frère, le conte Ame[1]. )>

Son inhumation eut lieu, en effet, le jour de la fête de sainte Cécile (22 novembre) de l’année 1329. Ce récit des

  1. Mon. Hist. patr., t. III, p. 249.