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En Savoie, un collège fut établi, dans l’abbaye de Notre-Dame d’Aulps, pour les classes de philosophie, — ce fut probablement le lycée supérieur pour la province de Savoie, — et il dura jusqu’à la suppression générale de l’Ordre. Nous savons aussi que Tamié entretint, depuis cette époque, un ou deux religieux à Paris[1]. Quant aux monastères d’Hautecombe et de Chézery[2], quel fut le résultat de la bulle de Benoit XII au point de vue des études ? Nous ne pouvons le préciser. Nous savons seulement que le chapitre général de Cîteaux, de 1422, ordonna a l’abbé d’Hautecombe d’envoyer un élève au collège de Saint-Bernard, à Paris[3].

Le Souverain Pontife avait réglé les conditions du temporel des abbayes dans la première partie de sa bulle, ainsi que nous l’avons dit. Il ordonnait à l’abbé de Cîteaux et aux quatre premiers abbés de l’ordre, de s’informer de l’état des charges et revenus des monastères de leur filiation réciproque et d’y établir un nombre de religieux proportionné à l’importance des revenus. Ensuite de ces prescriptions, l’abbé de Clairvaux envoya en Savoie, pour visiter les couvents de sa filiation, un de ses moines, nommé Hugues Delangres. Il se rendit certainement à Hautecombe, car son supérieur lui adjoignit Jacques, abbé de ce monastère, pour établir à l’abbaye d’Aulps la réforme de Benoit XII. Après avoir examiné cette maison et l’état de ses revenus, ils décidèrent qu’elle entretiendrait trente religieux, y compris l’abbé et cinq convers. Cette décision fut prise le jour de la Madeleine (22 juillet 1336)[4].

  1. Burnier, hist. de Tamié, p. 51.
  2. Chézery, aujourd’hui dans le canton de Collonges, Ain, formait la quatrième abbaye de la province cistercienne de Savoie.
  3. Cibrario, Altac.
  4. Archives du Sénat, Inventaire raisonnel et instructif des titres de l’abbaye d’Aux, dressé en 1678, p. 163.