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il s’interpose entre les Vénitiens et les Gênois et réussit à leur faire signer une paix jugée impossible, tant leurs haines étaient anciennes et profondes.

En 1382, le royaume de Naples était disputé par deux compétiteurs, Charles de Durras et Louis d’Anjou. Amédée, déjà lié au sort de ce dernier par une promesse de mille lances, faite en février 1381, se voit encore engagé à le secourir par Clément VII, qui lui abandonne la terre de Diano, et par la cession que lui fait Louis d’Anjou de tout ce qu’il possédait ou avait droit de posséder en Piémon[1]. Il lève une armée de deux mille lances, la conduit en personne à travers l’Italie, pénètre dans l’État napolitain prés d’Aquila, s’empare de plusieurs villes et passe l’hiver dans cette contrée. Le 21 février 1383, il tombe malade à Saint-Étienne, dans la Pouille, et, le 1er mars, il meurt de la peste qui décimait son armée.

Un moine cistercien reçut son dernier soupir ; une église cistercienne devait recueillir ses dépouilles.

Dans son testament, rédigé dans sa chambre du château de Saint-Étienne, le 27 février 1383, il déclare vouloir être enseveli dans la chapelle et le tombeau de l’église d’Hautecombe où reposent ses ancêtres. Il ordonne qu’on convoque à ses obsèques tous les archevêques, évêques, prélats, religieux, prêtres et autres ecclésiastiques qui pourront s’y rendre commodément : ils célébreront les offices divins pour le repos de son âme et de ses ancêtres. Le luminaire et les ornements seront en rapport avec son rang ; il s’en rapporte, quant à cela, à ses exécuteurs testamentaires[2].

  1. Costa, Mém. hist., t. I, p. 119.
  2. Guichenon, Preuves, p. 216.