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avoir été la première à tomber en commende et fut donnée à ce titre à notre célèbre compatriote, le cardinal de Brogny, qui en fut abbé de 1397 à 1426[1].

Seule des trois abbayes cisterciennes de la Savoie, Tamié put s’y soustraire, grâce à une heureuse circonstance. Pareti, abbé régulier de Tamié, ayant été désigné par le chapitre général de Cîteaux pour représenter l’Ordre devant le concile de Bâle, il se trouva, le 17 novembre 1439, parmi les trente-trois Pères qui élurent Félix V. Lorsqu’il alla présenter au Souverain Pontife ses hommages et les félicitations des Savoisiens, Félix lui demanda quelle faveur il désirait pour lui et ses frères. L’abbé de Tamié le conjura de ne jamais permettre que son monastère tombât en commende. Ce qui fut promis solennellement et fidèlement observé dans la suite par les princes et les pontifes[2].

Aulps eut son premier abbé commendataire vers 1468, en la personne de Jean-Louis, fils de Louis, duc de Savoie[3].

Hautecombe parait avoir été tenue en commende pour la première fois par Pierre Bolomier, frère de Guillaume Bolomier, vice-chancelier de Savoie. Il était aumônier et chambellan de Félix V, qui l’avait pourvu de cette abbaye vers 1440.

Les prieurés suivirent le sort des abbayes : la commende

  1. Quelquefois un motif de régénération fit donnerer une abbaye en commende. Ainsi, en 1379, la célèbre abbaye de la Cluse subit la commende, à la suite des vives instances d’Amédée VI auprès du pape, afin de ne plus voir se renouveler les désordres et les pertes de biens qui affligèrent ce monastère sous la prélature de l’abbé Pierre de Fongereto, qui dura de 1362 à 1379. (Claretta, op. cit.
  2. Burnier, Hist. de Tamié.
  3. Ménabréa, Hist, de l’Abb. d’Aulps.