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nous borner à l’époque romaine, nous rappellerons qu’un temple en l’honneur de Mars y avait été construit d’après le témoignage de plusieurs inscriptions conservées jusqu’à nos jours. À ce temple païen succéda une église en l’honneur de saint Innocent, compagnon de saint Maurice et, comme lui, martyrisé avec la légion thébaine. Cette église était, au xe siècle, sous le patronage de la famille de Montfalcon, dont le château couronnait un mamelon adossé au versant oriental de la montagne de la Chambotte et dont on voit encore les ruines sur la commune de la Biolle. Gauthier, chef de cette famille, donna l’église de Saint-Innocent, de même qu’une chapelle du château de Montfalcon, au monastère de Saint-Théofrède ou Saint-Chaffre, au diocèse du Puy en Velay, du consentement de sa femme Bulgrade et de ses fils, et ensuite des conseils et autorisation de l’évêque de Genève et d’Aymon, comte de Genevois.

Vers 1084, il céda, en outre, à la même abbaye les som mes nécessaires pour construire un monastère à Saint- Innocent, et cela sans nuire aucunement aux autres biens que les moines qui y résideront pourront acquérir[1].

Cette donation s’opéra pendant que Guillaume III était abbé de Saint-Chaffre[2]. Fondé par Calminins[3], duc d’Au-

  1. Monum. Hist. patriæ, t. II.
  2. Il le devint en 1071 et mourut en 1086.
  3. Cette abbaye portait primitivement le nom de son fondateur : monasterium Calminiacense ou Calmeliacense. Elle prit ensuite celui de Saint-Théofrède ou Saint-Chaffre, de Theofredus, son second abbé, successeur d’Eudes, son oncle. On la désigne encore sous le nom de Carméry, corruption de Caiminius, ou de Monastier.
    Il s’est formé auprès de cette abbaye une petite ville qui a pris le nom de Monastier-Saint-Chaffre. C’est un chef-lieu de canton de la Haute-Loire, à trois lieues du Puy, sur la rivière la Calanse. Migne, troisième Encyclopédie, t. XVI, p 167.