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paroisse de Saint-Innocent, le droit d’infliger les amendes qui, d’après les statuts et coutumes de Savoie, ne doivent pas dépasser 60 sols ;

2° Qu’il aurait la juridiction civile sur tous ses fiefs présents et futurs et les menues amendes pour cause de champart[1] ;

3° De son côté, le comte de Savoie aura le mère et le mixte empire sur les hommes du prieuré et, en outre, l’omnimode juridiction sur tous les autres habitants de Saint-Innocent et sur les étrangers.

Cet accord, approuvé par le comte de Savoie et le prieur de Saint-Innocent, le mardi après l’Épiphanie de l’année 1315, fut ensuite ratifié par Raymond, abbé du monastère de Saint-Chaffre, le mercredi après l’octave de la Pentecôte de la même année[2].

Pendant le siècle suivant, ce prieuré subit les tristes effets de l’affaissement général de l’institut bénédictin. Jean, cardinal-prêtre du titre de Saint-Laurent in Lucina, après l’avoir tenu en commende, l’abandonna. Eugène IV, qui seul pouvait recueillir un bénéfice vacant, en sa qualité de chef de l’Église, en avait pourvu Guillaume de Lescherène, prévôt de l’église de Lyon. Le concile de Bâle ayant donné à Eugène IV un successeur en la personne de Félix V, le prieur commendataire proposa à ce dernier pontife de résigner son bénéfice, moyennant une pension viagère à prendre sur les fruits et revenus du prieuré.

Considérant que les moines d’Hautecombe se plaignaient de la rudesse du climat où soufflait fréquemment un air

  1. Espèce de bail à cens, dont la relevance consistait dans une certaine portion de fruits recueillis sur l’héritage
  2. Archives de cour