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Cette même année, Eugène IV agrandit son diocèse de tout le pays qui s’étend entre le Tanaro et la Stura[1].

Il quitta Mondovi en 4438, fut gardien du conclave au concile de Bâle l’année suivante, puis évêque de Belley en 1440. En échangeant ce bénéfice avec Pierre Bolomier, en 1444, il fut pourvu non-seulement de l’abbaye d’Hautecombe, mais encore du patriarcat de Gradisque ou Grado[2].

En 1464 apparaît Jean des Chênes, que nous avons déjà signalé, et, en 1 473, Sébastien d’Orlyé. La famille de ce dernier abbé avait alors une position brillante dans le gouvernement des États de Savoie. Un de ses membres, Antoine d’Orlyé, de Saint-Innocent, gouverneur de Nice, était chargé, cette même année, par la régente Yolande, de négocier le mariage du futur comte, Charles le Guerrier, avec Louise de Savoie. Trois ans plus tard, il était envoyé, à la tête de quatre mille Savoisiens, au secours de Charles le Téméraire, et trouvait la mort sous les murs de Morat. L’abbé d’Hautecombe était conseiller de la régente.

Aussi Sébastien d’Orlyé put-il obtenir des privilèges refusés à ses prédécesseurs : celui d’élever des fourches patibulaires et celui d’avoir la juridiction sur les étrangers, double restriction mise par Thomas Ier et Amédée V

  1. Agostino della Chiesa, Chronologia archiepiscoporum episcocorum et abbatum Pedemontis et Sabaudiæ, Turin, 1685.
  2. Archives de l’Économat, à Turin. — Besson, p. 130.
    Cette même année, le chantre du chapitre de Genève reçut la commission d’aller inspecter les bâtiments d’Hautecombe que l’on disait menacer ruine et de dresser un rapport à cet égard, de même que sur les abus qui pourraient s’être glissés dans le monastère. (Mêmes Archives).
    Grado, ville du Frioul, bâtie dans les lagunes du golfe de Trieste. Le patriarcal d’Aquilée y fut transféré en 568 et y resta jusqu’en 1451, époque où Nicolas V le fixa à Venise.