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sa cour, puis il la renvoie dans ses États et se déclare son protecteur et celui de ses enfants.

Les comptes des trésoriers généraux nous fournissent quelques détails sur ce retour[1]. En octobre 1476, Hugonin de Montfalcon choisit « Jenyn le Picart chevaulcheur pour conduyre et mesner les charriots branlans despuys Chambéry jusques à Lyon pour aller querre madame en la court du roy.

« Et premièrement ay livre pour le soupper dudit Jenyn et de son cheval le xviii jour d’octobre mil ccc llxvi en Grisine auprès du lec du Bourget ou il a esté pour envoyer la nef de Aultecombe pour pourter ledit charriot despuis le Bourget jusques à Chanaz… »

Ces voitures suspendues étaient rares à cette époque, puisque la seconde ne fut trouvée qu’à Genève et que toutes deux, transportées avec beaucoup de difficultés à Lyon, furent ensuite envoyées à Plessis-lez-Tours pour ramener la duchesse de Savoie[2].

L’année suivante, Charles le Téméraire meurt dans la bataille de Nancy. Sa fille Marie, héritière de Bourgogne, aurait épousé le jeune duc Philibert, si Louis XI, qui craignait l’agrandissement de la Maison de Savoie, n’eût empêché ce mariage. Il n’abandonna point cependant sa malheureuse parente ; il traita pour elle et les princes de Savoie avec les Suisses, et la paix fut signée moyennant la cession du Bas-Valais, d’une partie du pays de Vaud et l’abandon du protectorat sur Berne et Fribourg. Après

  1. Compte d’Alexandre Rchardon, publié par Ménabréa dans le 1er volume des Documenta de l’Académie de Savoie, p. 143.
  2. La première voiture ou premier carrosse suspendu circula dans les rues de Paris en 1407. On appela alors les carrosses suspendus, charriots damerets ou de dames.